Ludovic Jullien a été formé comme chimiste à l'Ecole Normale Supérieure (ENS, Paris) et à l'Université Pierre et Marie Curie (UPMC, Paris). Après son doctorat (Prof. Jean-Marie Lehn, Collège de France, Paris) et son post-doc (Prof. Helmut Ringsdorf, Mainz, Allemagne), il est devenu Chargé de Recherche au CNRS (Collège de France) puis Professeur à Sorbonne Université et à l'ENS. Il est animé par un fort intérêt pour la triple interface entre la biologie, la chimie et la physique, avec une expertise en chimie des systèmes, chimie supramoléculaire, chimie biophysique, chimie analytique et thermocinétique.
Lorsqu'elle est pratiquée à sa double interface avec la biologie et la physique, la chimie produit plus qu'une boîte à outils pour marquer les biomolécules ou analyser la composition cellulaire. La chimie apporte d'abord un point de vue moléculaire spécifique, qui met au défi la quantification des interactions et l'analyse cinétique de réseaux complexe de réactions. C'est la première perspective de notre activité de recherche : nous introduisons et mettons en œuvre des concepts et des outils chimiques pour interroger et manipuler les systèmes biologiques. Les chimistes sont également inspirés depuis longtemps par les objets biologiques et leurs fonctions. Cela se traduit par leur motivation permanente à concevoir et à construire des artefacts chimiques (molécules, supramolécules, systèmes). C'est cette seconde perspective que nous avons adoptée pour pratiquer la recherche en privilégiant le niveau systémique, qui intègre les réactions et les interactions non covalentes pour générer une fonction. Plus spécifiquement, nos travaux récents portent sur le développement de sondes organiques photoactives, l'introduction de protocoles basés sur la réactivité pour des analyses et des imageries hautement sélectives, et la conception de systèmes réactifs assez comparables à des micro-organismes chimiques vivants.